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Le plagiat

Définition

Le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales donne une définition assez complète du plagiat : « Emprunter à un ouvrage original, et p.méton. à son auteur, des éléments, des fragments dont on s’attribue abusivement la paternité en les reproduisant, avec plus ou moins de fidélité, dans une œuvre que l’on présente comme personnelle. Synon. copier, piller, pirater ».

Le plagiat est donc d’un vol, de texte, d’idées… assorti d’une contrefaçon. Il concerne toute œuvre de l’esprit : les textes, bien sûr, mais aussi les images, les œuvres d’art, les logiciels, etc…

Différents types de plagiat

Lorsque l’on pense au plagiat, on imagine immédiatement la reprise d’un texte sans en citer les références. Or, les variations autour du plagiat sont beaucoup plus nombreuses qu’on ne le croit. L’université de Lyon en donne quelques exemples dans son bestiaire.

Université de Lyon, CC-BY-NC-SA

Emprunts sans citer l’œuvre originale

C’est le type de plagiat auquel on pense généralement en premier. Quelqu’un emprunte un texte ou un fragment de texte à un auteur et omet de citer l’œuvre originale. La reprise de textes peut prendre différentes formes : copie exacte, reprise d’extraits, paraphrase, utilisation de synonymes… A ce sujet, The Plagiarism Spectrum présente des exemples de 10 types de plagiat en comparant des textes de plagiaires face aux œuvres originales, ce qui permet de cerner la diversité du problème et la difficulté à l’éviter et à le reconnaître.

Les emprunts peuvent concerner le texte lui-même mais aussi les idées. Ainsi, reprendre des idées sans les attribuer à leur créateur est un plagiat, de même que reprendre la structure d’une œuvre. C’est pourquoi la paraphrase pure et simple d’une œuvre est considérée comme une contrefaçon.

De plus, le plagiat ne s’arrête pas à la langue. Traduire un texte sans citer l’œuvre originale est aussi un plagiat. En cas de traduction, il convient d’indiquer les références du texte original et le nom du traducteur. En outre, un éditeur a des droits sur le texte publié. En cas de projet de traduction, il ne faut pas oublier de lui demander son accord.

Agrégation de textes cités

Une autre forme de plagiat, plus souvent ignorée, est celle de l’agrégation de textes cités sans aucun ajout personnel, l’ensemble étant bien sûr signé par le plagiaire comme un texte original.

Autoplagiat

Présenter le même texte à plusieurs reprises dans des cours différents, des conférences, des revues… est considéré comme un plagiat, même s’il ne s’agit, dans ce cas précis, pas d’un vol à autrui. Il s’agit dès lors plus d’une question de déontologie de la recherche : l’autoplagiat refuse au lecteur l’accès au texte source et présente des données réutilisées comme originales.

Fausses citations et citations erronées

Une autre forme de fraude assimilée au plagiat est l’utilisation de fausses citations ou de citations erronées. Encore une fois se pose la question de la déontologie de la recherche : il s’agit ici plus d’une falsification de données que d’une contrefaçon. L’auteur du texte appuie sa réflexion sur des preuves qui n’existent pas ou qui sont détournées de manière à servir ses propres idées.

Les conséquences

Intellectuelles

« Fraud Key » by Got Credit, CC BY 2.0

Le plagiat est une contrefaçon, voire une fraude. Dans le cas de la publication scientifique, en cas de découverte de plagiat dans un article publié, la revue a la possibilité de rétracter un article. Cette rétractation est assortie d’une notice de rétractation expliquant les raisons de la décision prise par la revue.

Le plagiat remet ainsi en question l’éthique de la recherche et jette le discrédit sur le plagiaire, mais aussi sur toute l’équipe qui a participé à l’élaboration de la recherche incriminée.

En outre, comme l’indique Yaroslav Pigenet dans l’article Fraude : mais que fait la recherche ? : « Du point de vue strictement scientifique, la pire conséquence de la fraude est l’incertitude et le doute qu’elle jette sur le corpus des connaissances acquises par la recherche. Un doute dont les répercussions ne sont pas seulement épistémologiques, mais affectent aussi la société dans son ensemble ». Ainsi, le plagiat et la fraude apparaissent comme de graves dangers dans une société où la science est de plus en plus remise en question.

Économiques

Le plagiat a aussi des conséquences économiques. Puisqu’il est de plus en plus facile de recopier des textes en un clic, de retoucher des images ou des vidéos grâce à une simple application gratuite sur son téléphone… les institutions sont obligées de se doter de coûteux logiciels anti-plagiat.

De plus, en cas de soupçon de plagiat, les universités engagent des frais d’avocats, organisent des commissions, ce qui représente un coût non négligeable en temps et en argent.

Sanctions

En cas de contrefaçon avérée, le plagiaire risque des sanctions académiques et pénales.

Sanctions académiques

Les universités se sont dotées de chartes anti-plagiat. Celles-ci définissent le plagiat et les sanctions appliquées. Celles-ci peuvent aller du blâme à l’exclusion définitive selon la gravité de la fraude. L’institution peut aussi décider d’invalider l’obtention d’un diplôme.

Le Code de l’Éducation, notamment dans les articles R811-10 à R811-42, encadre les procédures disciplinaires dans les établissements publics d’enseignement supérieur.

Sanctions pénales

Le plagiat est sanctionnable en tant que contrefaçon par le Code de la propriété intellectuelle. Les articles L335-2 et L335-3 de celui-ci précisent que : « La contrefaçon en France d’ouvrages publiés en France ou à l’étranger est punie de trois ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende »

Testez vos connaissances !

Le réseau de l’université du Québec propose un quizz pour tester vos connaissances du plagiat : http://ptc.uquebec.ca/pdci/eviter-le-plagiat

Sur la même page, le site propose 3 mises en situations : un étudiant doit rédiger un article sur tel sujet, il a trouvé telle source, il a écrit ça… est-ce un plagiat ? Si oui, que devrait-il faire pour éviter le plagiat ? etc…

L’université d’Angers propose elle-aussi un quizz : https://www.univ-angers.fr/fr/vous-etes/etudiant-e/examens/plagiat/quizz.html

Pour en savoir plus

Répertoire des outils anti plagiat : https://cursus.edu/fr/15876/repertoire-des-outils-anti-plagiat-prevention-et-detection

The Plagiarism Spectrum: Instructor Insights into the 10 Types of Plagiarism : https://www.ed.ac.uk/files/atoms/files/10-types-of-plagiarism.pdf

Cas d’école sur le site Responsable, de l’université de Genève : https://www.responsable-unige.ch/top/les-cas-ecole/duplicate-of-merci-le-web.html

Le site de l’IRAFPA, Institut de Recherche et d’Action sur la Fraude et le Plagiat Académiques, et notamment les Quick cases : https://irafpa.org/methodes/notre-methode-des-cas/mini-cas-contextuels/#

Une étude des risques encourus en cas de plagiat : https://www.compilatio.net/blog/plagiat-etudes-risques

Brigitte Simonnot. Le plagiat universitaire,seulement une question d’éthique ? https://journals.openedition.org/questionsdecommunication/9304

COMETS. Réflexion éthique sur le plagiat dans la recherche scientifique : https://comite-ethique.cnrs.fr/avis-du-comets-reflexion-ethique-sur-le-plagiat-dans-la-recherche-scientifique/